Lorsque la distance et le temps de déplacement sont élevés, il est normal de vouloir tirer un maximum de bénéfices de cet investissement en argent et en temps personnel. Pour moi, visiter Tokyo lors d’un déplacement d’affaires à Kanazawa a été une façon de me motiver et de récompenser mes efforts, tout en me permettant d’entrer en contact plus direct avec la culture japonaise.
Comme pour bien des gens qui travaillent en tourisme, voyager est l’occasion d’observer et d’apprendre. Bien sûr, les services hôteliers m’intéressent au premier plan et je ne peux m’empêcher de noter les bons et les moins bons coups des lieux d’hébergement que je fréquente. Toutefois, j’adopte plus facilement le point de vue du voyageur lorsque je fais des visites libres. Je remarque ce qui me plaît, ce qui m’étonne, ce qui rehausse ou ce qui nuit à l’opinion que je conserverai des lieux visités. L’efficacité du réseau de transport de Berlin, l’offre culturelle dans ces petites salles de spectacle à Paris, tous ces lieux chaleureux et toutes ces rencontres faites à Toronto, à Montréal ou dans Charlevoix me reviennent en mémoire et m’auront permis de faire de nouveaux apprentissages, de mieux comprendre ce qui fait le succès d’une destination et ce qui permet à un client de se sentir bien accueilli et apprécié malgré l’éloignement. Et tout cela en plus de relâcher la pression après les longues heures de travail.
Pour certains, permettre à un employé de prolonger son séjour est perçu négativement. Peur de la réaction des autres employés ? Vieux préjugé voulant que travail et plaisir n’aillent pas de pair ? Il est vrai que cette tendance à joindre l’utile à l’agréable peut être associée à un changement de valeurs que l’on observe surtout chez les gens de ma génération; ainsi, en 2015, une étude de Business and Travel Technology, publiée par Egencia, révélait que 36 % des jeunes voyageurs (moins de 40 ans) profitaient d’un déplacement d’affaires pour y associer un séjour de vacances. Cette proportion serait en forte hausse depuis les dix dernières années.
Il va de soi que l’absence prolongée lors d’un déplacement d’affaires ne doit pas se faire au détriment du travail au bureau. Les coûts supplémentaires doivent être assumés par l’employé et les assurances personnelles doivent couvrir cette portion du voyage. Une fois ces considérations prisent en compte, et si le déplacement d’affaires est justifié, je vois la combinaison affaires-agrément comme une belle occasion d’enrichir son expérience personnelle et professionnelle. La reconnaissance et la motivation au travail en sont un bénéfice supplémentaire pour l’entreprise.
Si vous me croisez lors de votre passage à Québec, n’hésitez pas à me faire part de vos découvertes bleisure. C’est toujours un plaisir d’en apprendre un peu plus sur vous.
Aude Lafrance-Girard.