Devinez ? Combien de règlements et de lois en moyenne un hôtelier doit-il respecter? 25, 47 ou 70? Avant de vous donner la réponse, j’aurais une autre question à vous poser.
Devinez ? Combien de règlements et de lois en moyenne un hôtelier doit-il respecter? 25, 47 ou 70?
Avant de vous donner la réponse, j’aurais une autre question à vous poser.
Imaginez qu’un matin votre patron ou un client vous annonce qu’une personne s’est proposée pour prendre votre place au travail quelques jours par mois. Le salaire ou le tarif demandé est plus bas que le vôtre et aucun avantage social n’est exigé. Quelle serait votre réaction?
Eh bien, c’est ce qui arrive en ce moment avec le mouvement de l’économie collaborative, dont Airbnb est un bon exemple, puisqu’il permet à des particuliers d’offrir des services d’hébergement à d’autres.
L’idée de loger chez l’habitant peut sembler séduisante. Et ça l’est fort probablement. Mais s’il est sympathique au premier abord, ce phénomène amène son lot de problèmes.
Avec la puissance de l’internet et des nouvelles technologies, les réseaux de partage évoluent très rapidement vers des réseaux commerciaux parallèles de très grande envergure. Saviez-vous qu’Airbnb a une valeur estimée de plus de 10 milliards de dollars, soit plus que la capitalisation boursière du groupe Hyatt?
Ce n’est plus seulement monsieur et madame tout le monde qui louent une chambre de temps à autre, mais de plus en plus de propriétaires immobiliers qui y font un commerce lucratif, sans pour autant assumer les frais et responsabilités que tout hôtelier ou commerçant doit normalement supporter.
Au Québec, que ses chambres soient pleines ou vides, l’hôtelier doit s’assurer qu’elles demeurent propres, confortables et sécuritaires. Que les services annoncés sont disponibles en tout temps. Il doit payer des taxes municipales et scolaires à la hauteur de son activité commerciale, faire les rénovations nécessaires pour conserver son établissement attrayant, maintenir des salaires compétitifs pour conserver de bons employés, participer à la promotion de la destination pour attirer des touristes. Il doit aussi se conformer à une foule de lois et de règlements touchant le bâtiment, la sécurité des personnes, les travailleurs et j’en passe.
Alors, vous comprendrez que cette concurrence d’Airbnb et de tout hébergement offert au noir soit perçue comme déloyale.
Je ne rêve pas en couleur et je sais que le phénomène Airbnb est là pour rester. Et que nous, hôteliers, devons en tirer certaines leçons.
Si Airbnb a autant de succès, c’est qu’il mise sur le caractère chaleureux de l’expérience offerte au client. Et c’est ce vers quoi nous devons faire évoluer nos établissements : de réels lieux de vie, conviviaux et sympathiques plutôt que de simples lieux de passage. Nos employés doivent se comporter en véritables hôtes, empathiques et soucieux du bien-être de nos invités. Et c’est ce que nous désirons offrir à l’Hôtel Château Laurier Québec.
En contrepartie, il me semble raisonnable de demander à nos pouvoirs publics de mieux encadrer ces réseaux afin de s’assurer, en premier lieu, que les personnes qui se présentent dans ces hébergements soient en sécurité (fraude, vol, incendie, hygiène, etc.).
D’autre part, il me semble aussi raisonnable d’exiger que les revenus tirés de cette activité soient taxés et imposés afin de partager avec l’ensemble de la société les coûts supplémentaires occasionnés par cette activité quasi commerciale (coûts des services publics, impôts, taxes de vente, taxes sur l’hébergement, etc.).
Bon maintenant, répondons à cette question de départ : combien de règlements et de lois un hôtelier moyen doit-il respecter? 25, 47 ou 70?
La réponse est plus de 70. Et on ne compte pas les règlements municipaux ! Pas mal n’est-ce pas? Difficile de croire qu’on peut s’improviser si facilement hôtelier !