Dans mon billet du mois de mai dernier, je soulignais combien il était frustrant de voir des particuliers ou des propriétaires immobiliers offrir commercialement de l’hébergement sans assumer les coûts et les responsabilités que tout hôtelier doit normalement supporter. Mais la situation a évolué depuis!
L’an dernier, lors d’une rencontre avec madame Dominique Vien, ministre du Tourisme, je lui faisais état de la position de l’Association Hôtellerie Québec sur cette question et du fait que rien n’avait bougé malgré une situation de plus en plus alarmante. Sa réponse avait alors été directe : comme femme et politicienne, elle croyait que l’inaction était inacceptable. Aujourd’hui, je constate que son engagement à agir était sincère puisque le 20 octobre dernier, madame Vien déposait le projet de loi no. 67 visant principalement à améliorer l’encadrement de l’hébergement touristique.
Je trouve que la solution proposée est à la fois réaliste et équitable. Réaliste car au lieu de tenter d’aller à l’encontre d’un phénomène mondial d’économie collaborative, le projet de loi vise plus réalistement à l’encadrer en exigeant de ceux et celles qui offriront de l’hébergement sur une base commerciale (de façon régulière et en l’affichant) qu’ils obtiennent une attestation de classification et participent ainsi à l’effort collectif. De plus, le rôle et les pouvoirs d’enquête délégués permettront d’établir une certaine équité dans le marché puisque celui ou celle qui tentera de contourner ces nouvelles dispositions se verra passible d’amendes dissuasives pouvant atteindre plusieurs milliers de dollars.
Ce projet de loi n’est pas parfait et des ajustements seront probablement apportés au fil des ans et de son application, mais ce premier geste va dans le bon sens car il permet à tous de s’adapter à de nouvelles réalités tout en protégeant une industrie touristique qui peine déjà à rentabiliser ses investissements dans un environnement ultra compétitif où les agences en ligne (Expedia, Booking, etc.) viennent déjà collecter leur large part des profits réalisés sur chacune des chambres vendues.
Outre le projet de loi no. 67, j’ai aussi été heureux de constater, lors des Assises du tourisme tenues à Québec le 27 octobre dernier, que le ministère du Tourisme et les diverses associations représentant les organisations et entreprises actives en tourisme avaient convenu de nouvelles façons de travailler ensemble.
La nouvelle alliance de l’industrie touristique, qui résulte de la fusion de trois associations existantes (ATRAQ, ATS et AQIT), devrait permettre de faire des consensus plus rapidement et d’assumer plus efficacement son nouveau rôle de promotion du Québec. On peut espérer que le fait que l’industrie soit responsable de l’image projetée par le Québec nous incite collectivement à investir plus que les 30M$ actuellement prévus, un budget modeste à l’échelle mondiale.
Encadrement de l’hébergement touristique, fusions d’associations et délégation à l’industrie de la promotion du Québec, harmonisation de la taxe sur l’hébergement à 3,5 %, révision des pratiques d’accueil touristique, amélioration de la connaissance et développement de stratégies sectorielles dont une en tourisme d’affaires et de congrès, voici quelques annonces qui me laissent espérer que nous prenons enfin conscience du fait que l’environnement dans lequel nous évoluons sera de plus en plus compétitif et que l’on doit se donner plus de flexibilité et se coordonner pour agir au moins aussi efficacement que les destinations concurrentes.
Enfin, on passe à l’action!