Chambres
On entend souvent dire qu’une crise est le déclencheur parfait pour une remise en question. Alors qu’au terme de l’année 2019, l’industrie touristique venait de connaître un cycle de croissance appréciable, nous avons été plongés, du jour au lendemain, dans un arrêt quasi total de nos activités. L’industrie s’est résolument mise en mode remise en question sur son avenir. C’est ainsi que le concept de développement durable est revenu plus que jamais au premier plan.
Et la région Québec n’a pas échappé à cette tendance. À preuve, l’Office du tourisme de Québec, récemment rebaptisée Destination Québec Cité, annonçait le 12 août dernier son nouveau partenariat avec le Global Destination Sustainability Movement (GDSM), un leader mondial du tourisme durable supportant à ce jour 75 destinations, dont plus de 20 destinations francophones dans leurs démarches de développement d’un tourisme durable. Selon l’organisme, la démarche devrait permettre à la région d’avoir un meilleur portait de sa situation, de partager et de promouvoir ses pratiques de développement durable, et d’améliorer l’offre.
Mais de quoi parle-t-on lorsqu’il est question de développement durable en matière de tourisme? À cette question, je propose de s’en remettre à la définition de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) selon laquelle le développement durable est « un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil ».
Une démarche entreprise depuis des années
Le développement durable chez nous, comme dans l’ensemble des entreprises touristiques, passe par l’adoption et la gestion de pratiques écoresponsables. Nous avons mis en place il y a plusieurs années un comité de développement durable composé de gestionnaires et de membres du personnel de nos hôtels. Ce comité a élaboré une politique de développement durable et s’assure, de façon constante, de la réalisation du plan d’action qui en découle. Cette politique s’appuie sur des principes et des valeurs qui en constituent la base même. Tout commence par une quête essentielle, soit la création d’un climat qui permet une qualité de vie dans le but de générer un sentiment de bonheur au travail pour notre personnel. Sans leur adhésion, notre politique de développement durable serait vouée à l’échec. Les autres principes qui constituent les fondations de cette politique sont :
- L’adoption d’une transparence et d’une éthique dans la gestion de nos affaires.
- Évidemment, la diminution de l’empreinte écologique. À cet égard, nous sommes obsédés par la création d’un environnement sain, ce qui implique de réduire au minimum les déchets générés par nos opérations, d’utiliser des produits d’entretien et d’hygiène biologiques, biodégradables et surtout, fabriqués au Québec, et enfin, de réduire au maximum notre consommation d’énergie par une utilisation responsable de l’éclairage et du chauffage.
- De faire preuve d’innovation en assurant la santé économique de nos établissements.
- Et enfin, de s’engager activement dans la mise en valeur de la culture locale, en soutenant les organismes communautaires et en endossant des causes sociales.
J’aimerais souligner tout particulièrement ce dernier principe à la base de notre politique de développement durable. Opérer des établissements hôteliers sans établir une connexion étroite avec la communauté où nous sommes établis, ne fait tout simplement pas de sens quand on prétend mettre de l’avant des principes de développement durable.
Tout ça semble bien beau me direz-vous. Mais qu’en est-il concrètement ? Le premier exemple qui me vient en tête et pour lequel j’aime dire que nous avons fait preuve d’innovation, c’est lorsque nous avons décidé il y a plus de dix ans de devenir le premier établissement hôtelier à s’afficher comme Francoresponsable. J’ai déjà écrit sur cet engagement à plusieurs reprises dans ce blogue. Bien plus qu’un argument de marketing, ce statut témoigne d’un amour et d’un engagement profond envers notre langue et notre culture. Nous sommes assurément éco francoresponsable.
Et puis, la qualité de vie à Québec passe entre autres par l’engagement de citoyens pour des causes et au sein d’organismes communautaires. Nous croyons fermement que, par une série de gestes, nous pouvons soutenir ces initiatives. On pense bien sûr à un soutien financier et un engagement bénévole pour des organismes comme Centraide. Mais cela passe aussi par le don de meubles usagés, de fournitures de literie, de bains et douches et d’autres équipements ne correspondant plus aux critères de qualité d’un hôtel 4 étoiles à plusieurs organismes locaux tels le Centre des femmes, la Maison Lauberivière, le Patro Roc-Amadour, la Société Saint-Vincent de Paul et la Maison Dauphine, etc.
Une autre facette de cet engagement envers notre communauté est d’encourager l’achat local. Évidemment, cela passe par le fait de privilégier des entreprises locales dans l’achat de nos fournitures. Mais également, en incitant notre clientèle à fréquenter d’autres entreprises touristiques. Nous avons créé et nous offrons à tous nos clients notre Coffre aux trésors, une offre qui leur permet d’obtenir un rabais dans des entreprises touristiques dont des restaurants, des commerces, des institutions culturelles, des attraits et des événements touristiques. Un autre exemple de cet engagement est le partenariat que nous avons établi avec le réseau des libraires indépendants.
Un des enjeux majeurs auquel fera face la région touristique de Québec dans sa démarche de développement durable sera de travailler activement à étaler dans le temps et géographiquement l’achalandage touristique. Bien sûr, l’attrait numéro un de Québec demeure son Vieux-Québec et son cœur touristique. Dans un article que j’ai fait paraître sur ce blogue en décembre 2018, j’écrivais que la prévention du surtourisme et le développement durable de la destination passaient justement par l’étirement de la saison touristique et l’étalement des activités sur l’ensemble du territoire. Et c’est justement ce qui me motive à proposer dans ce blogue, aux touristes et aux locaux, d’autres lieux d’intérêt et d’autres façons de consommer notre destination. Que ce soit par des articles sur des quartiers et territoires périphériques comme Limoilou et l’Île d’Orléans, sur la présence autochtone ou encore notre patrimoine religieux ou encore sur des façons originales de découvrir notre environnement en explorant l’art urbain dans nos parcs ou en faisant la promotion d’une entreprise qui offre des sorties sur le fleuve en canot à glace.
Si vous avez pris l’habitude de me lire sur ce blogue, vous aurez sans doute compris que nous aimons profondément la communauté qui fait de notre région une destination authentique. Je me réjouis donc de l’engagement concret qu’a pris Destination Québec Cité envers le développement durable. Leur leadership et leurs ressources seront, j’en suis convaincu, contagieux et inciteront de plus en plus d’entreprises touristiques à prendre le virage du développement durable. Québec deviendra alors une destination en phase avec ce que recherchent de plus en plus les touristes contemporains dans l’univers post-pandémie.
Mon coup de cœur musical : L’album Comme une chanson d’amour de Gilles Vigneault.
Un bijou contenant des chansons et de la poésie. L’écoute de cet album ne fait que du bien. Je vous invite à vous le procurer.