Chambres
Si vous êtes un lecteur régulier de mes billets sur le blogue de l’hôtel, vous savez que je termine chacun de ceux-ci par un coup de cœur musical. Dans l’un de mes derniers billets, je vous recommandais l’album « La vie de rêve » de Bigflo et Oli, deux frères originaires de Toulouse qui font partie de la relève française de la chanson. Leur succès Dommage se termine sur cette phrase : « Vaut mieux vivre avec des remords qu’avec des regrets ». Les quatre personnages de cette chanson n’ont pas su faire le choix qui aurait donné un tout autre sens à leurs vies. Si au lieu des regrets et des « j’aurais dû », ils s’étaient dits « pourquoi pas », la chanson aurait connu une fin tout-à-fait différente. Et bien, ça donne parfaitement le ton à ce qui suit.
Il y a quelques mois, ma fille Aude et moi, avons prononcé une allocution devant la Chambre de commerce et d’industrie de Québec. Notre présentation avait pour thème « Pourquoi pas ». Comme vous le savez peut-être, nous avons amorcé il y a quelque temps une démarche de repreneuriat, démarche qui visait à transférer la direction de l’entreprise à ma fille Aude. Au cœur de cette démarche, c’est ce « pourquoi pas » qui nous a guidés et animés. Ces deux mots ont d’ailleurs pris tout leur sens dans le développement et l’évolution de l’Hôtel Château Laurier Québec et de ses entreprises affiliées. Cette expression ouvre une perspective sur l’avenir avec toutefois une part d’incertitude qui demande beaucoup de confiance dans l’avenir et les gens.
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Avant d’aller plus loin, j’aimerais vous expliquer quel est le sens de ce fameux « pourquoi pas » pour nous. Quand on est dans le « pourquoi », on est dans la réflexion. On cherche un sens aux défis qui se dressent devant nous et on se questionne sur les opportunités qui se présentent. Et si on attache le « pas » à ce « pourquoi », on fait un pas vers l’avant, on choisit d’avancer dans l’action. On peut dès lors passer au comment, et chercher à trouver et à mettre de l’avant les solutions. Dans notre démarche du « pourquoi pas », nous avons dû parfois accepter d’avancer sans avoir toutes les réponses. Nous avons une vision sur le développement de l’entreprise et l’expérience que nous sommes en mesure de faire vivre à nos clients. Et pour réaliser notre vision, on a besoin d’une accumulation de « pourquoi pas », qui doivent déboucher sur des actions qui ont toujours du sens avec cette vision.
Une histoire parsemée de « pourquoi pas »
Quand on s’y attarde, on se rend compte que le « pourquoi pas » fait partie intégrante de notre histoire. En 1975, mon père Robert et son frère font l’acquisition de l’Hôtel Château Laurier Québec. À l’époque celui-ci était un hôtel, certes modeste et à taille humaine, mais il n’en jouissait pas moins d’un emplacement de choix sur la Grande-Allée, à quelques pas de l’Assemblée nationale, du Manège militaire, de la Citadelle de Québec, des plaines d’Abraham et aux portes du Vieux-Québec. D’un hôtel de 48 chambres, il est passé, au fil des acquisitions et des agrandissements, à près de 300 chambres. En cours de route, un premier transfert de direction s’est fait entre la génération de mon père et la mienne. Comme je l’ai déjà écrit dans un précédent billet, celui-ci ne s’est pas fait dans une démarche basée sur une communication ouverte, la réflexion et les discussions. Autre temps, autre approche. Mais nous avons tout de même plongé dans l’aventure en nous disant « pourquoi pas ».
Et c’est en se répétant sans cesse ces deux mots que nous avons cheminé dans le développement de l’entreprise. À toutes les étapes de croissance, nous nous sommes questionnés, nous avons analysé les perspectives et opportunités. Ça nous a guidés et permis de faire toujours des pas en avant.
Pourquoi pas faire des acquisitions et des agrandissements? Pourquoi pas voir la syndicalisation de nos employés comme une opportunité de collaborer encore davantage avec eux? Pourquoi pas développer un véritable service traiteur capable de répondre aux plus hauts standards de qualité? Pourquoi pas s’associer directement à la renaissance du Manège militaire Voltigeurs de Québec en devenant le gestionnaire et le promoteur de ce lieu unique de réunions et d’événements? Et pourquoi pas incarner directement le caractère francophone de Québec dans la marque et le produit de l’Hôtel Château Laurier Québec en s’affichant fièrement comme un hôtel francoresponsable? Ce dernier choix, je le sais, en a déjà fait sourciller plus d’un dans notre communauté. Mais aujourd’hui, quand je circule sur les principales artères de Québec et que j’y vois que la ville s’y pavoise fièrement comme l’accent d’Amérique, je me dis que devenir francoresponsable avait pas mal de sens.
Et cette philosophie ne se limite pas à nos seules entreprises. Pourquoi pas s’impliquer davantage dans notre industrie? Ça m’a d’ailleurs amené à siéger sur le conseil d’administration de l’Office du tourisme et à en devenir le président à une étape charnière de son évolution. Tout comme, quelques années plus tard, à devenir Président de l’Association Hôtellerie Québec.
Et pour l’avenir
Si cette capacité et cette volonté d’aller de l’avant a été bénéfique jusqu’à maintenant pour l’Hôtel Château Laurier Québec, pourquoi pas envisager le futur de la même façon? Bien que je sois toujours Président de l’entreprise, les choix futurs de développement appartiendront surtout à la troisième génération. Pour y parvenir, nous nous sommes assurés de respecter les étapes du transfert. La priorité a été accordée au transfert du pouvoir et du savoir. Et jusqu’ici, les choses se passent très bien. Ma fille Aude, en devenant Directrice générale, a su démontrer son style de gestion, davantage axé sur la collaboration et la délégation, sans pour autant se passer de mon expérience.
Parmi les projets qu’elle mène de front et où elle a su exprimer sa vision, je pense entre autres à la réfection de la réception de l’hôtel. C’est un projet majeur qui débouchera sur un hall d’entrée plus contemporain, incarnant davantage la vision et la marque de l’hôtel. Le caractère francoresponsable y sera davantage intégré. Et le lieu sera beaucoup plus qu’un simple comptoir d’accueil et d’enregistrement. Il permettra de mettre en valeur toutes les dimensions de l’entreprise et l’expérience qu’elle propose à ses clients. La fin des travaux est prévue pour bientôt et nous aurons l’occasion d’y revenir sous peu dans le blogue.
Une véritable philosophie de gestion
Dans tous les projets qu’on a réalisés jusqu’à maintenant et qu’on continuera de réaliser, il ne faut pas se limiter seulement aux opportunités d’affaires. Il faut également y voir des opportunités d’apprentissage. Ainsi, on apprend à voir d’un angle différent, à oser le champ gauche. On apprend également à cheminer ensemble et à apprécier l’importance des réseaux, qu’ils soient internes ou externes à l’entreprise. Et dans cette démarche, il faut savoir faire preuve d’humilité et apprendre à demander de l’aide lorsque c’est nécessaire. Enfin, on apprend à faire confiance à son instinct.
L’apport d’une nouvelle génération, et ce faisant, d’une nouvelle vision, est tellement bénéfique. Ma fille Aude apporte de la nouveauté dans les opérations en y apposant sa touche personnelle dans la façon de travailler en équipe, de faire la planification stratégique, de mener les projets de rénovation, d’influencer la culture de l’organisation et la gestion des ressources humaines. Pour nos clients, cette vision peut certes sembler intangible, mais j’ai la ferme conviction qu’elle vient teinter l’expérience que nous sommes en mesure de leur proposer.
« Pourquoi pas », c’est définitivement choisir de ne pas avoir de regrets et d’oser sans cesser de prendre des risques pour avancer. Et pour moi, le « pas » signifie également penser au suivant, à la relève qui assurera la pérennité de l’entreprise.
Et pour terminer ce billet d’une belle façon, je vous invite à cliquer sur le lien ci-dessous et à visionner le clip « Dommage » de Bigflo et Oli:
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